jeudi 1 mars 2012

Au Bonheur des Dames

Au Bonheur des Dames
Emile Zola

Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d’elle le symbole du modernisme et des crises qu’il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.




J’ai choisi ce grand classique de la littérature française pour ma première participation au challenge "un mot, des titres…" de Calypso.



Je n’ai pas eu la chance de découvrir Zola pendant mes études (à l’époque je me disais que c’était une chance), et aujourd’hui je répare la faute, et je change complètement mon opinion !
Je partais avec beaucoup d’a priori, m’imaginant un style très compliqué, vieillot et peu intéressant. Qu’elle n’a été ma surprise en attaquant Au Bonheur des Dames, dont j’ai trouvé la lecture très fluide et le style d’écriture de Zola vraiment très simple. Chose peu évidente vu le vocabulaire très spécifique au monde du stylisme qu’il emploie. Toutefois, au fil de la lecture, j’ai trouvé toute ces spécificités du monde des tailleurs de l’époque un peu redondante et lassante. Et le vocabulaire compliqué qui nous oblige sans arrêt à se référer aux notes m’a un peu lassé. En plus, Zola évoque et explique les stratégies commerciales du patron du Bonheur des Dames, ce qui rend certaines portions peu compréhensible pour qui n’est pas dans le milieu.
Malgré ça, on est complètement embarqué dans les déambulations des personnages. Souvent, au sein d’un même paragraphe on glisse tout en douceur et sans s’en rendre compte d’un personnage à l’autre et donc d’un point de vue à l’autre.

Outre le style agréable, le sujet en lui-même est intéressant : l’émergence du prêt à porter. On découvre avec plaisir que la commercialisation des vêtements telle qu’on la connait aujourd’hui, était loin d’être en vogue au 19è siècle. Zola nous explique la réalité de l’émergence du prêt à porter avec pour modèle un magasin fictif.
On découvre également les conditions de travail au 19ème siècle : on ne regrette pas leur évolution ! Il nous présente uniquement le stylisme, mais je pense sans trop faire d’erreur qu’on peut étendre ces conditions difficiles à tout les corps de métier de commerce.

Malgré ce sujet très sérieux, Au Bonheur des Dames reste tout de même une succession de potinages. Sur un fond d’histoire d’amour et de développement des commerces parisiens, on suit les cancans des femmes de la bourgeoisie et des ouvrières, mais aussi des ouvriers. Mais en grande commère qui se respecte, je ne pouvais qu’apprécier.

Un des rares défauts de l’écriture de Zola, c’est qu’il a voulu pour nous mettre dans l’ambiance du magasin, des descriptions très fournies et détaillée. Souvent, il tombe juste, et on se représente parfaitement les lieux et les personnages, mais quelquefois, il m’a perdu en route au milieu de ces descriptions à rallonge…

Sans dévoiler le dénouement, je me dois de signaler que le dernier chapitre est plutôt étonnant. Le dénouement tel qu’on l’imagine se fait attendre, il est retardé et tient au final en un très court paragraphe. Dommage, alors que tout du long on suit les sentiments et ressentis des personnages, cette fin nous laisse un peu en suspend…


Je pense que vous aimerez :
- Si vous aimez les peintures de la société française eu 19è siècle.
- Si vous aimez les romans classiques qui finissent bien.

Je pense que vous n’aimerez pas :
- Si le monde du stylisme, du prêt à porter et des vêtements en général vous horripile.
- Si vous êtes anti potinage au plus haut point

4 commentaires :

  1. Je l'ai lu ado et j'avais aimé. Après, même si c'est un Zola qui se lit bien, il reste très classique et peut ne pas plaire.
    Merci pour ta participation au challenge !

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    1. En tout cas, pour découvrir Zola, il est plutôt agréable. Je me lancerais sûrement dans un autre de ces livres un de ces jours.

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  2. Un beau classique et un livre idéal pour découvrir Zola. La description du magasin est si précise qu'on peut en dessiner le plan. Mes élèves l'avaient fait!

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    1. Super intéressant comme travail !! Ah si mes profs de français avaient eu d'aussi bonnes idées...

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